12è édition des Celti'Cîmes
12è édition des Celti’Cîmes ! On ne déroge pas à la tradition de nous rendre dans les Alpes pour nous immerger dans la musique irlandaise, suivre des stages, revoir les amis passionnés, goûter aux mets délicieux locaux, profiter de la vue imprenable des montagnes… Un vrai coin de paradis. Un shoot de vitamine C, de quoi nous mettre au vert et nous faire un bien fou !
Alors que je venais justement de faire un remplacement au sein des Celtic Tramps, ayant préparé d’arrache-pied leur set d’1h30 en trois semaines, j’étais donc déjà dans le bain pour ainsi dire. J’avais hâte de retrouver les sessions et les cours. Cette année, j’ai profité de l’enseignement de Samuel Gauthier : j’avais eu l’occasion de l’avoir en tant que professeur totalement par hasard lors d’un stage à Paris (il a dû remplacer au pied levé un irlandais qui avait fini au poste de police – haha, sacrés irlandais), et j’avais pu prendre un cours privé avec lui quelques temps plus tard. Étant français, l’avantage réside dans le fait qu’il a dû comprendre par lui-même « l’âme » de cette musique, la décortiquer, pour l’expliquer à des non natifs. Car rares sont les Irlandais capables d’expliquer théoriquement comment se joue leur musique. Eux, ils sont tombés dedans quand ils étaient petits, ils la ressentent, l’ont dans la peau, les tripes. Au-delà de tout l’aspect technique propre à chaque instrument, il y a tout un « feeling », un « flow », un « groove » à avoir (et là je me rends compte que je n’ai pas vraiment les bons mots équivalents en français pour décrire ça tellement c’est pas dans notre culture). Je retiendrai ceci :
Le concertina est un instrument dont le principal intérêt est l’alternance du « tiré poussé » et il serait dommage de s’en priver ! cependant, dans la rapidité, on perd totalement cet aspect.
La musique irlandaise est plus une musique de « flux » que de « mélodies » : d’où l’intérêt de percer le secret du groove pour coller au style.
Le travail lent sur des semaines et des mois sur un même tune est ce qui va aider à se développer. Valable pour tout type de musique en vrai ^_^ .
Evidemment un concertina réactif est un atout. Un travail sur les attaques est nécessaire pour bien connaître son instrument (chacun est différent) et ainsi être précis lorsqu’on presse chaque touche.
Quel est le jeu que l’on souhaite avoir ? Quel style veut-on jouer ? Comme qui ? Dans quel but ? En répondant à cette question, en « entendant » le jeu idéal dans sa tête, on perdra moins de temps. Cela implique évidemment d’écouter beaucoup de musique irlandaise pour s’en imprégner. Il est toujours bon d’avoir des objectifs !
Pour les reels, on accentue la 3è double-croche ! Travailler lentement en faisant ce travail propose déjà un jeu « révolutionnaire » à mes yeux !
Il existe le jeu de jig « égal » et « inégal » ! Je n’avais jamais fait attention à cette subtilité ! Mais la plupart des musiciens irlandais ont un jeu « inégal » quand ils jouent (plus flagrant quand on ralentit les musiques), cela signifie que les 3 croches caractéristiques du 6/8 n’ont pas la même longueur entre elles (la 1ère étant légèrement plus longue que les deux autres).
En vrai j’ai retiré sans doute plus d’infos encore notamment en matière de techniques de jeu propres à l’instrument (ornementations), donc liste non exhaustive ! Ce stage était donc une mine d’or d’informations ♥
Avec un peu de chance, Samuel reviendra donner cous l’été prochain. On verra si j’ai progressé d’ici-là et si ses conseils ont porté leurs fruits 😉 (J’ai du pain sur la planche !)
Pour Julien, le stage était moins théorique et « méta » que pour moi. Néanmoins il en aura retiré quelques informations utiles :
- Nouvelles positions d’accords
- Nouvelles approches de positions de renversements d’accords
- D’autres cadences à utiliser en sessions
Ce qui est chouette avec ce festival, c’est qu’on retrouve souvent les mêmes personnes d’une année sur l’autre et qu’une amitié se créé. Ou une grande famille plutôt. On est heureux de se revoir, de partager de bons moments ensemble autour d’une passion commune. Mieux encore, tout se passe dans un cadre idyllique. La météo annonçait un temps horrible toute la semaine, il en fut tout autrement : un soleil radieux nous a inondés jusqu’au dernier jour du festival où la pluie s’est immiscée le soir du dernier concert sur la place de l’Opinel, mais n’a absolument pas découragé les festivaliers et autres curieux à venir écouter ! On a même eu droit à de magnifiques arcs-en-ciel ♥
Outre les sessions instrumentales, nous avons participé à la session chantée organisée de manière informelle comme à chaque édition : l’occasion pour tout le monde qui le souhaite de chanter un à plusieurs titres sur la soirée, à raconter l’histoire de la chanson ou comment il l’a connue. Un grand moment de partage, mêlant bien sûr répertoire irlandais, mais pas que. Certaines chansons en français s’y glissent parfois !
Notons que notre ami Hugo, multi-instrumentiste incroyable, a prêté un chouette bouzouki à Julien pour qu’il constate qu’effectivement jouer sur un bon instrument de luthier est un plaisir pour les doigts et les oreilles. On n’a pas pu résister que de faire deux chansons en dehors du répertoire irlandais pour le tester devant un public. La question maintenant c’est : auprès de qui et quand allons-nous investir dans un nouveau bouzouki ? :p
Cette semaine on a pu profiter des talentueux musiciens français suivants : le couple Samuel Gauthier et Sophie Bardou (concertina, fiddle, du pur trad’ subtil), les Poppy Seeds (flûte, fiddle, guitares, mandoline et chant, un mix entre traditionnel et moderne, avec quelques compos, du haut niveau aussi et déjà 3 albums à leur actif !), Dry (violon, chabrette, accordéon et banjo, qui sonne davantage trad français qu’irlandais mais avec des arrangements recherchés et dansants), et puis Rùn (flûtes, uilleann pipes, chant, bodhran et guitare, des jeunes formés aux sessions et stages proposant des arrangements modernes sur des airs irlandais et des compositions de leur cru : la nouvelle génération est dans la place !).
Ok, pas d’Irlandais cette semaine sur scène – à moins que l’on ne compte Calum Stewart le piper écossais venu en guest sur une suite de reels avec Rùa. Mais un constat flagrant : il y a aussi de très bons représentants de la musique celtique et irlandaise en France ! et l’on a été ravis de les découvrir pour la plupart d’entre eux.
Nous savons d’ores et déjà que la prochaine édition des Celti’Cîmes – tant qu’elle n’est pas ralentie par la Pandémie – promet un beau programme. Quelle que soit la situation, nous serons présents pour cette 13ème édition ! On a pour habitude de ne dire que du bien de ce festival et d’inviter un maximum de gens de notre entourage et connaissances à se laisser tenter. Généralement, le 1er passage ici laisse un souvenir impérissable et une incroyable envie de revenir 😉 (Il semblerait que les parents de Julien aient adoré le festival et son cadre et qu’ils reviendront pour sûr). Alors rendez-vous à Albiez fin juillet 2022 ?
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